Conciliation des obligations professionnelles et de la vie de famille, réflexes d’un autre temps, manque de formation et maigres opportunités… Les ambitions de carrière des femmes restent compliquées à concrétiser, ainsi que le souligne, au travers d’une étude, Randstad Canada.
77% des Canadiennes estiment qu’une fracture salariale persiste entre hommes et femmes, à qualifications et responsabilités égales. Pire, 92% d’entres elles disent percevoir une différence notable de traitement selon le sexe lorsque se profile une promotion. Au vu du sondage mené par Randstad auprès de cinq cents femmes cadres et publié en cette rentrée 2012, il semble que quelques obstacles restent encore à franchir avant que les femmes ne puissent accéder, sans plus de difficultés que les hommes, aux fonctions d’encadrement ou de direction.
En tête des explications : l’équation complexe entre vie professionnelle et vie de famille, pour plus de 60% des Canadiennes interrogées. Problèmes d’emploi du temps, craintes des employeurs d’une prochaine maternité, et autres appréhensions liées à la vie extraprofessionnelle de ces dames continuent de ralentir les ambitions de carrière.
Selon les sondées, les mauvaises habitudes ont également la vie dure, et un regard d’un autre temps sur la place de la gent féminine au travail empêche toujours, pour certaines, l’accès à des postes managériaux et directionnels. Autre facteur cité, cette fois dénué de genre : les possibilités restreintes par la conjoncture actuelle du marché de l’emploi canadien. Près de 50% des femmes interrogées soulèvent en effet cette problématique. 49% des sondées déplorent aussi, dans la course aux responsabilités, le manque de figures féminines fortes, capables de faire office de mentors. Enfin, dans les même proportions, les lacunes en matière de formation sont elles aussi pointées du doigt.
Le changement en marche
Si ces quelques réponses au sondage mené par Randstad semblent dresser d’emblée un tableau décidément négatif de la condition féminine en entreprise, les femmes interrogées se seront également empressées de nuancer cette description, et auront tout de même pu mettre en lumière quelques points largement positifs. Elles-mêmes cadres ou dirigeantes, les Canadiennes interrogées ont en effet été plus de 91% à affirmer avoir eu la possibilité de trouver un équilibre satisfaisant entre leur vie personnelle et professionnelle. Autre donnée de taille : selon 43% d’entre elles, il est aujourd’hui plus aisé de concilier objectifs de travail et obligations à la maison.
La raison de ces progrès ? Pour 28% des sondées, il s’agit là de l’œuvre des femmes elles-mêmes. En exigeant un salaire et des conditions d’exercice strictement semblables à leurs confrères, il semble qu’elles obtiennent désormais davantage gain de cause. La flexibilité qui s’impose aujourd’hui au sein des entreprises paraît également porter ses fruits : 16% des femmes interrogées disent y avoir trouvé leur compte, et être parvenues à un équilibre plus adéquat entre vie de famille et engagements professionnels.
Et si un long chemin reste à parcourir avant que femmes et hommes n’occupent à proportion égales et dans des conditions identiques les postes clefs en entreprise, l’optimisme est désormais de rigueur : plus de la moitié des canadiennes questionnées pour les besoins de l’enquête s’attendent à voir se multiplier d’ici cinq ans les opportunités pour le sexe faible d’intégrer les services de direction.
Une projection qui se décline toutefois selon les différents secteurs d’activité : si les domaines de la santé et de l’éducation, les services financiers, ou encore les organisations à but non lucratif semblent prêts à offrir de belles perspectives aux profils féminins, l’industrie, les transports ou encore la construction, traditionnellement réservés aux hommes, devraient se montrer un peu plus réticents, à en croire les conclusions de l’enquête Randstad.