Les priorités professionnelles des Canadiens ne sont plus les mêmes, comme le révèle un récent sondage. L’évolution de carrière, la formation, la réputation de l’entreprise supplantent désormais l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Explications.
Commandité par Hays Canada, le sondage intitulé Ce que veulent les gens 2013 (What people want 2013) a été réalisé auprès de plus 5 000 salariés et chômeurs canadiens, issus de seize secteurs d'activités et d’une vingtaine de départements de direction.
Baisse de salaire et avantages sociaux
Une des conclusions clés de ce rapport : l'aspect financier n’est plus le seul élément à l’aune duquel les Canadiens évaluent une opportunité d’emploi. Mieux : 71% seraient prêts à accepter une baisse de salaire si le poste proposé répondait à leurs attentes en termes d’avantages, d’évolution de carrière et de réputation de l’entreprise. De plus, 34% consentiraient à une minoration salariale pouvant aller jusqu'à 10% si l’emploi idéal leur était proposé, et 25% souscriraient à une diminution allant de 10 à 20% pour les mêmes raisons.
Toujours sur la question des rémunérations, 43% des Canadiens interrogés pourraient approuver une réduction de 20% s’ils avaient la possibilité de gagner plus grâce aux bonus distribués en fonction de leurs résultats. La prime à la performance est d’ailleurs l'avantage le plus plébiscité par les Canadiens qui souhaiteraient le voir intégrer aux avantages sociaux que peut accorder une entreprise.
Rowan O'Grady, directeur de Hays Canada, constate que si l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est au cœur des préoccupations des salariés canadiens, les entreprises qui ne se cantonneraient qu’à cela dans l’élaboration de leur avantages sociaux, seraient dans l’erreur. De la même façon, il note que ce qui était synonyme de réussite pour les salariés, tel que l’intitulé d'un poste ou le niveau de rémunération, a été remplacé par une ensemble de mesures liées à l’identité de l’entreprise.
Mais les salariés ne sont pas prêts à tous les sacrifices pour le job rêvé. Haro sur les congés puisque 75% des répondants refuseraient de prendre moins de vacances dans le cadre d'un nouvel emploi. Toutefois, 55% pourraient renoncer à une flexibilité de leurs conditions de travail, pour une opportunité professionnelle présentant une évolution de carrière, des indemnités et une culture d’entreprise idéales.
Evolution de carrière et pénurie de compétences
Le développement de carrière demeure au cœur des préoccupations des répondants, d’après le sondage. Il ressort en effet qu’après les indemnités, c’est le second facteur important lors de l’évaluation d’une nouvelle offre d’emploi. Quant aux « nouveaux défis », ils surpassent la formation et le coaching en interne, en termes de développement professionnel.
Par ailleurs, 88% des Canadiens envisageraient ou planifieraient l’acquisition de nouvelles compétences, ceci afin de profiter de la pénurie de compétences dans des secteurs autres que les leurs et au sein desquels ils pourraient ensuite prospecter. Les personnes interrogées seraient également 75% à croire qu’il y a une pénurie de compétences modérée à extrêmement élevée ; en conséquence de quoi ils seraient 78% à ressentir une pression de modérée à extrêmement forte sur leur lieu de travail.
Pourtant, Rowan O'Grady rappelle que les entreprises canadiennes disposent d’un florilège d’options lorsqu’il s’agit de faire face à une pénurie de compétences. Lorsqu’elles n’arrivent pas à mettre la main sur le profil idéal, elles peuvent tout à fait investir dans la formation de personnes aptes, éduquées et expérimentées sur le plan professionnel, afin qu’elles puissent prendre le poste. D’autant que, comme le croit le directeur de Hays Canada, cet investissement peut s’avérer payant, puisque non seulement, il permet de faire progresser l’employé dans sa carrière mais il peut être rentable en termes de loyauté et de rétention du salarié.
L’étude révèle aussi que 56% des sondés ne connaissent pas le programme de subvention de l’emploi canadien mis en place par le gouvernement fédéral et que 44% de ceux qui en ont entendu parler, ne pensent pas qu’il soit la solution adéquate au problème de pénurie de compétences.
Le sondage aborde enfin la question de la mobilité professionnelle. Ainsi 38% des personnes interrogées, seraient susceptibles ou fortement susceptibles de déménager si une opportunité professionnelle survenait, tandis que 70% qualifient de modéré à important leur niveau de mobilité dans le pays.