La baisse des prix du pétrole ternit les perspectives de plusieurs entreprises canadiennes dans la vente, l’investissement et l’embauche au cours des douze prochains mois. Mais d’autres facteurs économiques viennent aussi éclaircir le tableau…
Tels sont les résultats révélés par la Banque du Canada, après avoir interrogé une centaine d’entreprises canadiennes, durant le printemps, dans le cadre de son enquête sur les perpectives des sociétés. Plusieurs répondants semblent vivre une légère baisse de confiance, en partie due à la baisse des prix du pétrole. Rappelons que le baril de pétrole brut tourne actuellement autour des 50$ US alors qu’il équivalait à 107$ US en juin 2014. Une chute vertigineuse qui a aujourd’hui des répercussions sur l’activité des entreprises dans le pays.
Le secteur de l’énergie principalement touché
Logiquement, plusieurs dirigeants d’entreprise dans les Prairies et dans le secteur de l’énergie affirment être désavantagés par le niveau actuel des prix du pétrole. Un état d’esprit qui semble se propager à d’autres régions canadiennes et d’autres secteurs d’activité puisqu’une grande part de répondants dans l’enquête de la Banque du Canada n’anticipent pas d’augmentation importante de leurs ventes au cours des douze prochains mois. Même constat du côté des investissements en machine et matériel. La plupart des entreprises ne prévoient pas d’investir massivement jusqu’au printemps prochain.
Quant aux perspectives d’embauches, elles se situent à leur niveau le plus bas depuis 2009 selon la Banque du Canada, même si le solde des opinions demeure positif. « L’affaiblissement des intentions d’embauche touche la plupart des secteurs et régions, mais concerne plus particulièrement les entreprises liées au secteur de l’énergie, qui comptent réduire leurs effectifs en raison du niveau plus bas des prix du pétrole », peut-on lire dans la synthèse de cette enquête trimestrielle.
Quelques semaines plus tôt, un rapport du Conference Board du Canada prédisait que l’industrie pétrolière devrait compter 8000 emplois de moins en 2014. Depuis le début de l’année, les réductions d’effectifs se multiplient parmi les grands noms du secteur. En mars dernier, Talisman Energy annonçait la mise à pied de près de 200 employés et travailleurs contractuels, en majorité au siège social de Calgary. Chez Nexen, ce sont 300 employés qui devraient être licenciés.
L’incidence positive de l’économie américaine
Cependant, le tableau n’est pas complètement noir puisque « de nombreuses entreprises estiment que les prix plus bas du pétrole et le dollar plus faible soutiennent leurs perspectives de vente, et la majorité prévoit que l’expansion vigoureuse aux États-Unis aura une incidence positive », soutient-on dans l’enquête de la Banque du Canada. Mais même si le pays devrait profiter du regain de santé de l’économie américaine, il faudra attendre encore un peu avant que ces effets ne soient visibles en terme d’emplois dans les entreprises canadiennes.