Qu'on l'appelle foires de l'emploi ou salons carrières, ce type d'événement, de plus en plus utilisé comme outil de recrutement, représente pour un employeur l'occasion idéale pour rencontrer un grand nombre d'employés potentiels. Motivation première : tâter le pouls de la relève. Motivation collatérale : mousser son image en tant qu'employeur de choix. Porteurs de nombreux avantages, ces salons requièrent toutefois une préparation rigoureuse. Trois intervenants du domaine partagent avec nous leur expertise.
Une présentation à votre image Une participation à un tel événement exige, de prime abord, une sérieuse réflexion. Pourquoi ne pas en profiter pour redéfinir la mission et la culture de l'entreprise, s'il y a lieu, et pour revoir l'image que vous projetez ? Nul n'ignore que pour attirer des candidats, une entreprise se doit d'être accueillante et présenter une identité cohérente. Carol Brouillet, coordonnatrice du recrutement pour la société Alcan, en sait quelque chose, puisque l'entreprise prend souvent part à ce genre d'activité. Lorsque Mme Brouillet a débuté au sein de l'équipe, le kiosque utilisé lors de ces événements n'était pas, à ses yeux, représentatif des activités de l'entreprise. Si ce n'était du logo, les visiteurs ne pouvaient dire de quelle compagnie il s'agissait, ni du domaine d'activité. Alcan a donc décidé d'investir dans une nouvelle image plus personnalisée. « Nous voulions une image qui "parle" aux participants, pour que ces derniers reconnaissent Alcan », raconte Mme Brouillet. L'entreprise a donc opté pour un kiosque plus caractéristique, avec des photos des différents produits qu'elle fabrique, sans pourtant négliger l'aspect humain.
Une équipe qui vous représente Pour susciter l'intérêt des participants, un employeur se doit de regrouper des experts liés à chaque domaine où il y a des besoins de recrutement. Éric Boutié, président de L'Événement Carrières et organisateur du Salon Carrières et Compétences, est catégorique : « Une bonne équipe formée de représentants des ressources humaines et d'employés des secteurs ciblés est un des atouts nécessaires à la réussite d'une telle participation. » Selon Dennis Blackburn, président-fondateur du Salon Emploi-Formation, « il faut bien cibler les postes qu'on veut pourvoir. On ne veut pas attirer n'importe quelles candidatures, mais plutôt celles qui seront susceptibles de répondre aux besoins précis de l'entreprise ». Chez Alcan, on préconise ces deux visions en formant une équipe de porte-parole, composée d'au moins un employé des ressources humaines et de spécialistes oeuvrant dans les domaines ciblés.
Carol Brouillet explique cette stratégie : « Les participants posent des questions précises et veulent des réponses aussi précises, sinon ils perdent rapidement intérêt. Les employés provenant des secteurs concernés sont les mieux placés pour répondre à ces questions ! » Tous s'entendent pour dire qu'une participation réussie passe également par le dynamisme et la disponibilité des représentants. Pas question de rester assis en attendant que les gens viennent à vous ! De plus, il est impératif d'avoir en main une documentation pouvant être distribuée aux participants. Les personnes intéressées par votre entreprise l'utiliseront très certainement. M. Boutié affirme même que « des outils et des stratégies de recrutement sont indispensables pour attirer les meilleurs candidats ».
Les avantages Un des importants avantages est, bien entendu, de faire connaître votre entreprise. C'est l'occasion de parler de vos activités et des privilèges dont on peut bénéficier au sein de votre équipe. Vous pouvez également profiter du moment pour véhiculer le message que la relève a sa place dans vos rangs. « Alcan ne participe pas dans le but d'embaucher, mais pour se faire connaître, puisque nous recrutons surtout des gens avec de l'expérience », raconte Mme Brouillet. Pour les entreprises dont le but est le recrutement, les bienfaits sont multiples. MM. Boutié et Blackburn soulignent que ces événements permettent une rencontre face-à-face avec le candidat, un contact visuel non négligeable. M. Blackburn ajoute que « la possibilité de réaliser une entrevue sur place avec le candidat permet d'économiser du temps à l'entreprise et lui évite les coûts liés aux méthodes de recrutement plus traditionnelles ».
La quantité de candidatures potentielles ne dilue-t-elle pas la qualité des profils ? Dennis Blackburn insiste sur une qualité croissante des participants du Salon Emploi-Formation, particulièrement lors de la prochaine édition (cet automne). « Pour la première fois depuis sa création, explique-t-il, le Salon Emploi-Formation exigera un tarif à l'entrée. De cette façon, nous garantissons une certaine qualité dans le potentiel de candidatures, puisque seuls les gens intéressés et prêts à aller sur le marché du travail se présenteront. » De plus, cette année le Salon collabore avec le gouvernement du Québec afin de faire parvenir un laissez-passer gratuit aux prestataires de l'assurance-emploi. Le Salon ira donc chercher des gens qui ne se seraient peut-être pas déplacés, faute d'argent, mais dont les compétences sont recherchées. M. Blackburn souligne que le Salon Emploi-Formation a un taux de réussite de 85 %. Éric Boutié, quant à lui, mentionne que les salons organisés par L'Événement Carrières, axés sur des domaines très précis, exigent des participants au moins un baccalauréat. De plus, les curriculum vitae remis à l'entrée sont révisés par une équipe de dotation qui s'assure que les compétences de chaque candidat soient conformes aux critères de sélection. D'après un sondage que L'Événement Carrières fait parvenir à tous les exposants après le salon, il y a, en moyenne, de 5 à 10 embauches par entreprise. « C'est donc un outil de recrutement qui fonctionne ! », conclut M. Boutié.
L'avenir des salons Vers où s'en va le recrutement dans les salons de l'emploi ou carrières ? Le marché du travail étant ce qu'il est, les entreprises doivent être prêtes à se démarquer de leurs concurrents. À ce sujet, les points de vue de nos deux organisateurs se rejoignent. Dennis Blackburn parle d'une présence publicitaire mieux préparée et beaucoup plus « féroce » qu'avant. Éric Boutié mentionne que les entreprises ont intérêt à se positionner afin de pouvoir recruter la crème des candidats. Il parle également d'une tendance vers la spécialisation pour répondre aux besoins des différents secteurs d'activité.
Source: Factissimo de PUBLIFACTUM | |