Les besoins en main d'œuvre dans les projets de mise en valeur des ressources restent insatisfaits. Ce sont pas moins de 50 000 postes qui ne trouvent pas preneur, un chiffre qui pourrait doubler d'ici 10 ans. D'après une récente étude réalisée par le Conference Board du Canada, la solution serait de se tourner au-delà de la frontière pour recruter aux États-Unis les travailleurs spécialisés qualifiés dont le secteur des ressources naturelles et de l'énergie a besoin.
L'étude publiée par le Centre du commerce mondial du Conference Board met en lumière la stratégie mise en place par le gouvernement de l'Alberta pour recruter des travailleurs américains et les leçons à en tirer pour les autres provinces. En effet, le projet pilote albertain de permis de travail lié à la profession, nommé l'Alberta Occupation-Specific Pilot lancé l'année dernière, a permis de recruter près d'un millier de personnes hautement qualifiées, venues des États-Unis. L'objectif de ce programme : combler le déficit de profils pour les projets de mise en valeur des ressources, souvent de très grande envergure et nécessitant une main d'œuvre nombreuse aux compétences spécifiques. Pourquoi s'être tourné vers les américains ? Tout simplement car ce sont des travailleurs dotés de formations et d'expériences comparables à celles des Canadiens. De plus, ils présentent l'avantage de comprendre la langue et la culture de travail du pays. Or, malgré l'Accord de libre-échange nord-américain, les titres et compétences pour les professions et métiers réglementés ne sont pas mutuellement reconnus par les deux pays. Le ministère de l'Apprentissage et de la formation industrielle de l'Alberta est donc intervenu afin de fournir sa propre évaluation pour reconnaître les compétences et expériences des travailleurs étrangers.
Des leçons à tirer pour les autres provinces
Parmi les blocages recensés par l'étude pour le recrutement de travailleurs américains, figurent l’inexistence de moyens faciles pour les faire venir, la particularité des projets de mise en valeur des ressources qui se caractérisent par des périodes d'activité courtes et intenses dans des régions dispersées. Enfin, même si le programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) se veut une solution provisoire à une pénurie ponctuelle de compétences, il ne répond pas à tous les besoins en main d'œuvre.
Afin de permettre l'entrée des travailleurs qualifiés venus des États-Unis, le Conference Board suggère de prendre exemple sur l'initiative impulsée en Alberta. D'un côté, les employeurs sont invités à chercher, dans un premier temps, des candidats au Canada puis à se tourner vers l'étranger pour pallier le manque de profils en adéquation avec leurs besoins spécifiques. D'un autre côté, il est suggéré aux gouvernements, entreprises et syndicats de s'unir afin d'éradiquer les obstacles qui se présentent dans la certification des travailleurs en reconnaissant leurs titres de compétences.