Que savons-nous des différences psychologiques entre les générations au travail ? Voici la question sur laquelle le cabinet Hudson s'est penché à travers sa récente étude : « le choc des générations, en quoi les différentes générations vont-elles remodeler le marché du travail ? » Alors que les baby-boomers se révèlent être des décideurs, la génération X se montre plus ambitieuse et la Y plus apte à inspirer qu'à imposer…
Quatre générations se côtoient aujourd'hui dans le monde du travail, avec une différence d'âge pouvant parfois atteindre un demi-siècle : les babyboomers, âgés de plus de 50 ans, la génération X, entre 35 et 49 ans, la génération Y, entre 20 et 34 et la génération Z, âgée de moins de 20 ans. Le cabinet Hudson a concentré ses recherches sur les trois premières générations qui s'avèrent fondamentalement opposées dans leur manière d'appréhender la sphère professionnelle à travers l'idée qu'elles se font notamment du leadership.
Les babyboomers, un management traditionnel
D'après les résultats de l'étude menée à travers le monde, les babyboomers se montrent particulièrement traditionnels en matière de leadership. Ils se caractérisent en effet par leur goût à « diriger une équipe » (savoir montrer la direction, guider les collaborateurs dans le sens de l'objectif), « décider » (même dans un délai très court et en situation difficile), « motiver » (en s'appuyant sur les centres d'intérêt des équipes) et « influencer » (force de négociation et de conviction). Les babyboomers sont également des collaborateurs stratégiques, ouverts d'esprit et innovants.
La génération Y, tournée vers les autres
À l'opposé, se situe la génération Y qui obtient des scores bien inférieurs aux autres générations en termes de compétences traditionnelles. Orientés vers les autres et dotées de grandes qualités relationnelles, les Y ont tendance à développer un management collaboratif qui les pousseront ainsi à se positionner, dans le futur, comme des dirigeants plus aptes à inspirer qu'à imposer ou persuader. Dotée de capacités d'abstraction et de pensée conceptuelle, cette génération est davantage en mesure que les autres à innover et s'adapter aux changements du marché. Et, tordant le cou aux idées reçues, les Y se disent impliqués, ambitieux et prêts à travailler.
La génération X, prise en sandwich
Entre ces deux générations qui s'opposent diamétralement, la génération X occupe une position intermédiaire. Plus traditionnels que les Y dans leur manière de diriger mais plus orientés vers les autres que les babyboomers, les X doivent composer avec leurs différents collaborateurs. Ils sont en effet sollicités d'un côté par une jeune génération demandant davantage d'empathie et de l'autre par des prédécesseurs qui préfèrent une communication plus directive et convaincante. Équilibrant les caractéristiques dominantes des babyboomers et des Y, la génération X apparaît également comme étant ambitieuse, confiante et soucieuse des enjeux humains et sociaux.
Encourager la coopération intergénérationnelle
Avec des profils psychologiques aussi divers au sein de leurs équipes, les organisations doivent désormais s'interroger sur leur manière d'appréhender le leadership selon l'étude. Le cabinet Hudson leur conseille de comprendre le profil spécifique de chacun des collaborateurs et de prendre en compte les différences afin de partager les meilleures pratiques. Le défi consiste ensuite à accepter la transition entre un management qui visait à contrôler voire diminuer les coûts de l'entreprise vers un management plus audacieux et innovant, tourné vers une prise de risque calculée. Pour ce faire, les entreprises ont intérêt à développer des programmes de leadership, à former les équipes en fonction de leurs caractéristiques, à encourager une coopération intergénérationnelle, à développer le meilleur et combler « les lacunes » de chaque collaborateur, et à penser leur recrutement en fonction des qualités de chaque génération.
Florence Risueño Faure