Les études montrent que l'incertitude perçue quant à la sécurité d'emploi a un impact direct sur la productivité des employés, voire sur leur santé physique. Et une autre étude a montré qu'avoir peur de perdre son emploi rendait les ouvriers moins attentifs… et donc plus susceptibles d'avoir un accident de travail.
Qu’est-ce qui est pire ? Être renvoyé ou la crainte de perdre son emploi ? Selon une étude de l’université de Louvain, en Belgique, rien n’est pire que l’incertitude, puisque les employés se sentent impuissants face à leur destin.
La crainte d’être renvoyé a donc des effets plus importants que le renvoi lui-même sur les employés. En effet, cette incertitude réduit la satisfaction qu’ont les employés à travailler, mine leur productivité, a un impact sur leur santé physique et mentale et augmente le risque de burn-out. Et non, cette insécurité ne pousse pas les employés à travailler plus fort, au contraire. Elle les démoralise.
Anxiété = zéro créativité
Un employé anxieux de perdre son emploi sera moins créatif, mais aussi plus négligent. Une autre étude menée par l’université d’État de Washington conclut que la crainte d’être mis à la porte est rend les travailleurs moins soucieux de leur sécurité et donc plus susceptibles d’être victimes d’accidents du travail. Et puisqu’ils ont peur de perdre leur travail, ces employés seront moins portés à rapporter ces blessures ou ces accidents.
À l’aide… non !
Une autre étude, qui sera publiée à l’hiver 2015 par l’université du Texas A & M, révèle que les employés craintifs de perdre leur emploi sont moins susceptibles d’aller chercher de l’aide, notamment auprès des programmes d’aide aux employés offerts par leur employeur. L’étude a été menée auprès de 655 employés d’une grande compagnie américaine du domaine de l’énergie, où les mises à pied avaient été très peu nombreuses. Et dans le département où travaillaient ces employés, elles avaient été inexistantes.
Mais, un employé qui craint pour son poste ne le laissera pas savoir à ses supérieurs. Au contraire, il voudra donner son 200 % et démontrer qu’il est indispensable. Mais cela peut avoir des répercussions sur sa vie privée, toujours selon l’étude de l’université du Texas A & M, puisque ces employés sont parfois prêts à tout pour conserver leur emploi, même à négliger leur vie familiale, ce qui peut mener à l’épuisement professionnel ou à des conflits personnels.
Le plus important donc, selon les chercheurs ? S’assurer que son emploi est en jeu… seulement lorsqu’il l’est vraiment ! Parce qu’un employé incertain n’est pas productif, mais surtout, n’est pas heureux.