Mandrake continue son expansion
Après avoir procédé à l’achat de Claude Vézina et associés en 2007, Mandrake poursuit sur sa lancée. Au début septembre, la plus importante firme de gestion de capital humain canadienne a mis la main sur Venatus Conseil, firme de recrutement spécialisée dans la recherche de cadres.
Ce n’est pas un hasard si Mandrake a opté pour Venatus Conseil, spécialisé dans la recherche de cadres dans le domaine financier. « Venatus se spécialise surtout dans les industries financières, que ce soit les banques, les compagnies d’assurances, les fiducies, les caisses de retraite. Ce sont tous des domaines où Mandrake était très peu présent », indique Normand Lebeau, directeur de Mandrake Groupe Conseil, filiale montréalaise de la firme canadienne.
En comparant les listes de clients, Normand Lebeau a constaté qu’il y avait très peu de chevauchements, avec à peine 4 % de clients communs. L’acquisition de Venatus s’avérait donc un choix judicieux pour accroître sa part de marché. « Le fait qu’il y ait de la complémentarité a beaucoup influencé notre choix. Nous ne voulions pas acheter quelqu’un qui fait exactement la même chose que nous, sinon il y aurait eu un dédoublement. », indique le directeur.
Si cet achat permet à Mandrake d’agrandir son filet, les clients de Vénatus ne perdront pas au change pour autant. « La firme offrait à peu près strictement de la recherche de cadres dans les fonctions finances, alors que nous sommes vraiment des multispécialistes. Ces nouveaux clients auront désormais accès à cette expertise. » En effet, en plus d’offrir du recrutement, Mandrake aide les compagnies lors d’opérations de réaffectation de personnel, offre des services de coaching, d’évaluation, de formation, des études de développement organisationnel, etc.
Autre facteur qui a fait pencher la balance, la notoriété de Venatus Conseil. La firme fondée en 1997 par Nathalie Francisci s’est taillé une solide réputation. En plus d’avoir une place de choix dans les médias spécialisés dans les domaines des affaires et de l’emploi, la firme de recrutement a une bonne crédibilité dans le milieu. Par exemple, Venatus a développé au fil des années une banque de candidats de plus de 25 000 noms.
Pour Normand Lebeau, il était primordial que les deux cultures d’entreprises se ressemblent. En effet, à partir de janvier 2009, les deux firmes seront regroupées sous un même toit au centre-ville de Montréal. « Comme nos cultures se ressemblent, cela constitue un gage de succès. En effet, quand il y a acquisition, ce n’est pas qu’une question de prix, mais avant tout de vérifier comment les cultures peuvent se marier ensemble. Pour nous comme pour Venatus, il est important de bien servir ses clients, mais il faut avant tout que les gens réussissent à bien se développer au travail. On ne veut pas que les employés terminent leur année avec des poches sous les yeux. On veut une culture où les gens se sentent bien au travail. »
Dès 2009, Venatus sera complètement intégré à Mandrake Groupe Conseil. Une stratégie complètement différente de celle de 2007, où Claude Vézina et associés est devenu Vézina Lebeau. « Vézina Lebeau regroupe nos services pour les cadres très seniors, au-dessus de 250 000 $. C’est devenu une marque attribuée à ce type de postes. Mandrake, tout comme Vénatus, s’occupe plutôt des postes intermédiaires, soit entre 100 000 $ et 250 000 $. »
Une stratégie d’acquisition à long terme
Mandrake cherche avant tout à se positionner comme un grand joueur sur l’échiquier du recrutement et des ressources humaines à Montréal. « L’objectif ultime derrière cet achat, c’est une stratégie de croissance assez agressive qui est jumelée à une croissance à l’interne. Nous avons acheté Claude Vézina et associé en 2007, Venatus Conseil en 2008 et il n’est pas dit que nous allons nous arrêter là. »
La firme de recrutement reste donc aux aguets face aux opportunités qui pourraient s’offrir à elle. « On veut constamment croître par acquisition. Évidemment, on ne veut pas acheter n’importe qui, n’importe comment à n’importe quel prix. Mais on garde l’œil ouvert. Nous envisageons d’autres achats au cours des prochaines années. »
On reconnaît bien la fibre entrepreneuriale de Normand Lebeau, à la tête du groupe montréalais. Alors que sa famille a fondé Lebeau Vitres d’autos, le recruteur a lui aussi fondé sa propre entreprise en début de carrière, dans le domaine des présentoirs. Propriétaire de Techno POS, il a décidé de vendre sa part il y a 11 ans.
« C’est un concours de circonstances qui m’a mené dans le monde du recrutement », indique-t-il. En effet, après la vente de sa compagnie, l’entrepreneur ne savait pas trop vers quoi se diriger. « J’avais un ancien client qui travaillait chez Mandrake à Toronto. C’est lui qui m’a invité à essayer le métier, que j’ai adoré. » En janvier 1998, armé seulement d’un ordinateur portable, il se lance dans l’aventure. Dix ans plus tard, il est à la tête de 11 employés.
Plus grande firme canadienne de gestion de capital humain, Mandrake compte des bureaux à Montréal, Toronto et Calgary. Fondée en 1970 pour répondre aux besoins d’un marché de l’emploi en effervescence, la firme a élargi sa palette de services au fil des ans. La firme offre maintenant du soutien pour les fusions-acquisitions, le développement d’alliances stratégiques entre entreprises, mais aussi de la consultation dans les organisations. En plus de se spécialiser dans la recherche de cadres, la filiale WWWork aide les entreprises pour l’embauche de personnel plus junior.