Si la rémunération joue un rôle dans la performance d’un salarié, les experts rappellent que la motivation est aussi fortement liée au plaisir éprouvé au travail.
Il n’y a pas que le salaire, les primes ou les assurances qui comptent dans la performance. « La rémunération monétaire est la moins efficace de toutes si elle est mal appliquée », déclare d’emblée Jean-Sébastien Boulard, conseiller principal, Performance pour la firme de services-conseils Normandin Beaudry.
Sarah Girouard, consultante en développement organisationnel pour Alia Conseil, a largement concentré ses recherches universitaires sur la question. À partir d’études sur les liens entre bien-être et ressources financières (auprès des gagnants à la loterie ou des populations des pays plus défavorisés, par exemple), elle explique que « l’argent ne suffit pas à acheter le bonheur ou la performance ».
Idées reçues
Aussi psychologue organisationnelle, Sarah Girouard met en garde sur la tendance à la rémunération variable, qui s’ajoute à une rémunération salariale fixe et se base sur les performances individuelles et collectives. « La rémunération variable stimule la performance, mais met la pression sur les employés. Elle réduit la motivation intrinsèque, celle qui provient de l’individu », détaille-t-elle.
Créer une commission à la vente, par exemple, tend à réduire certains comportements, voire à engendrer des comportements déviants. Les salariés brillent individuellement, mais l’esprit d’équipe diminue avec la montée de la compétition, de la pression.