Plus de 20% des cadres supérieurs s’apprêtent à partir en retraite

 

60% des cadres supérieurs en poste ont aujourd’hui entre 50 et 59 ans. Une réalité avec laquelle il est indispensable de composer, alors que l’heure de la retraite promet de bientôt sonner, et que, du propre aveu de ces quinquagénaires sur le départ, la génération suivante n’est pas prête à assurer la relève.

 

Alors que de nombreux cadres et dirigeants s’apprêtent à prendre une retraite méritée, le Canada risque de faire face à une problématique délicate. Ainsi que le souligne une récente étude publiée par Odgers Berndston, près de la moitié des organisations des secteurs publics et privés prévoient de perdre 20% ou plus de leurs cadres supérieurs d’ici à 2017. Un départ qui inquiète toujours davantage alors qu’approche l’échéance. Car dans le même temps, et s’il a été possible d’anticiper le départ de ces milliers de bébé-boumeurs, reste que la donnée suivante n’a que trop peu été prise en compte : selon 90% des répondants, soit l’immense majorité des trois cent cadres supérieurs interrogés, la jeune génération n’est pas encore prête à prendre la relève. Un constat qui sonne comme un aveu de fébrilité, et qui, dans les faits, exposerait le pays tout entier à un grave et massif déficit de compétences.

 

Comment expliquer alors un tel désaveu des jeunes générations par leurs aînés ? Pour 52% des sondés, cette conclusion alarmante s’appuie sur une expérience vécue au sein-même de leur entreprise : encore aux responsabilités, ils affirment peiner, voire échouer à déceler au sein de leur organigramme les qualités nécessaires aux fonctions d’encadrement. Là où le bât blesse, toujours selon ces mêmes cadres supérieurs questionnés pour les besoins de l’étude ? Au niveau de l’intelligence émotionnelle, des compétences relationnelles et de la pensée stratégique. De graves lacunes, que ces cadres avouent en grande majorité ne pas savoir combler dans le délai imparti.

 

Les conditions de travail actuelles en cause

Interrogés sur les défis professionnels en vigueur, 83% des cadres sur le départ constatent qu’aujourd’hui que leur travail est bien plus difficile qu’il y a deux décennies, alors qu’ils accédaient eux-mêmes aux fonctions dirigeantes. Et les évolutions technologiques n’y sont pas étrangères : connectés en tous temps, et donc potentiellement évalués sur leur performance en temps réel, les cadres supérieurs ont vu la pression liée à leurs responsabilités s’accroître ces dernières années. De quoi confronter les plus jeunes à un défi de taille.

 

La formation comme réponse ?

Au registre des solutions pour venir remédier à cette inquiétude d’envergure, les sondés ont été plus d’un quart à plébisciter la voie du mentorat. Une proposition classique et relativement aisée à mettre en œuvre, et qui possède le mérite d’avoir déjà fait ses preuves. Mais c’est vers d’autres options plus radicales que tend le reste des répondants. Pour un cinquième d’entre eux, les recrutements s’orienteront vers des candidats provenant de l’étranger durant la décennie en cours. Et une grande majorité prédit enfin un recours accru aux cadres intérimaires, qui pourraient faire patienter l’entreprise, la laissant disposer du temps requis pour procéder à une formation adaptée de ses jeunes talents.

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