PME : avez-vous une politique contre le harcèlement et la violence ?

Selon un sondage Léger d’octobre 2017, au Québec, près d’une femme sur deux assure avoir subi du harcèlement sexuel, et 40 % d’entre elles au travail.

Les récentes dénonciations publiques de harcèlement sexuel ont accentué la nécessité d’une lutte contre ce problème, notamment en milieu professionnel. En vertu du projet de loi C-65 récemment adopté, tous les employeurs auront l’obligation de se doter d’une politique pour prévenir et traiter tout cas de harcèlement. En quoi devrait consister une telle politique ?

Lever toute ambiguïté

Pour Natalie Gareau, directrice générale de Scripta Légal, l’objectif d’une telle politique est « d’éliminer le maximum de zones grises, pour que tous les travailleurs aient la même lecture de ce qu’est un geste inacceptable, qu’ils en soient les auteurs, les victimes ou les témoins ».

Fournir un document de base

Spécialisée dans l’offre de documents juridiques sur mesure, Scripta Légal est à l’initiative de la mise en ligne d’une « Politique concernant le harcèlement et la violence au travail ». Depuis début mars, les PME du Québec peuvent ainsi télécharger gratuitement un modèle personnalisable. « Ce texte lève le flou ; il liste noir sur blanc les comportements et les propos qui portent atteinte à l’intégrité d’une personne au travail. Ensuite, il incite et aide l’employé à signaler tout acte de cette nature », explique Natalie Gareau.

Des retours encore timides

Selon la directrice, en comparaison avec les grandes entreprises, signer une politique claire contre le harcèlement est un phénomène relativement récent pour les PME québécoises. Natalie Gareau déplore toutefois leur réaction assez faible : « Notre offre, inédite, ne semble pas encore avoir le succès escompté. C’est surprenant et décevant. Trop de responsables imaginent peut-être, à tort, que les cas de harcèlement n’arrivent qu’ailleurs, qu’il est cher et périlleux d’aborder ce sujet. »  

Un bénéfice pour tous

« C’est pourtant tout le contraire », insiste-t-elle. L’existence d’un document de base améliorerait la prévention et faciliterait la gestion des cas de harcèlement sexuel et/ou psychologique. « Un employeur responsable et avant-gardiste a tout intérêt à offrir à ses employés le confort d’un environnement de travail sain. Et une politique clairement établie, c’est déjà moins de soucis pour l’employeur lui-même ». Pour Natalie Gareau, il serait regrettable que les PME ne prennent pas davantage d’initiatives avant l’obligation légale de mettre à jour leur politique de comportement.

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