Pour comprendre les raisons motivant un changement d’emploi, le réseau LinkedIn a interviewé plus de 10 000 personnes qui ont troqué un employeur pour un autre en 2015. Faits saillants.
Facteur numéro un motivant les travailleurs à changer d’emploi? Le manque de perspectives d’avancement de carrière. C’est le motif pour lequel 45 % des répondants ont indiqué avoir démissionné, révèle le sondage Why and How People Change Jobs, réalisé par le réseau professionnel LinkedIn. Viennent ensuite l’insatisfaction par rapport au leadership du supérieur imméfiat (41 %), l’inconfort quant à l’environnement de travail ou à la culture d’entreprise (36 %), et enfin, le désir de relever des défis plus stimulants (36 %).
De l’autre côté de la médaille, quels sont les facteurs qui poussent les démissionnaires à épouser un nouvel emploi ?
Sans grande surprise, pour près de 60 % des répondants, le premier incitatif expliquant le choix du nouvel emploi repose avant tout sur la possibilité d’évoluer sur le plan professionnel. Ce facteur devance la rémunération et les avantages sociaux, qui n’arrivent cependant pas très loin derrière (54 %).
« Offrez de l’avancement professionnel et non des emplois », en conclut le populaire réseau professionnel.
Le conseiller en ressources humaines agréé Didier Dubois, associé principal chez HRM Groupe, se dit « 100 % d’accord » avec cette conclusion. « Les gestionnaires devraient offrir non seulement un poste, mais aussi des possibilités pour la suite, estime-t-il. Les gens choisissent d’abord une entreprise où ils peuvent faire carrière. »
Dans les petits pots…
Il ressort aussi de cette étude un penchant marqué des travailleurs pour les organisations de 500 employés et moins. LinkedIn a en effet observé un gain net de professionnels du côté des PME, tandis que les entreprises de 5000 travailleurs et plus ont perdu des joueurs.
Comment expliquer le magnétisme que les PME exercent sur les transfuges? Par les défis à relever, l’impression que leur travail a davantage d’impact et la confiance dans la direction d’ensemble prise par la boîte, si l’on en croit le sondage.
Encore une fois, Didier Dubois n’est pas surpris par cet intérêt pour les petites organisations, qu’il a constaté dans les groupes de discussion qu’il a dirigés. « Dans les domaines où les pénuries de travailleurs sont importantes, comme le génie et la finance, les gens sont très conscients de la valeur de leur candidature et veulent se rapprocher de la structure décisionnelle. »
Les grandes organisations auraient donc avantage à s’inspirer des caractéristiques des PME que prisent les travailleurs.
Les recommandations en tête
L’étude menée par LinkedIn met en lumière l’importance des références professionnelles dans le processus de recrutement. Il s’agirait de la façon la plus courante pour les travailleurs de trouver un emploi. Et la tendance serait particulièrement marquée en Amérique du Nord.
Pour Didier Dubois, les candidatures recommandées par un employé présentent un avantage de taille pour les recruteurs : la qualité. « Les études montrent que ces candidats s’adaptent mieux à la culture organisationnelle et réalisent mieux le travail. »
Les programmes incitatifs de recommandation des candidats représentent ainsi de bons investissements pour les employeurs.
La marque employeur à l’honneur
Le fait de ne pas savoir à quoi ressemblerait leur expérience de travail dans l’organisation constitue la principale difficulté que les professionnels sondés disent avoir rencontrée dans leur recherche d’emploi.
Le manque d’information à cet égard et le besoin pour les entreprises de fidéliser les talents qu’elles comptent déjà dans leurs rangs mettent en lumière la nécessité de promouvoir efficacement leur marque employeur.
Le stratège en ressources humaines croit essentiel d’impliquer les employés dans cette opération : « Le gros de l’argumentaire, c’est eux qui le donnent. » Sans compter qu’en prenant conscience de ce qui les rend heureux et fiers au travail, ils deviennent des ambassadeurs particulièrement efficaces de l’entreprise.
« Tous les employeurs ont quelque chose à offrir, affirme M. Dubois. Le grand défi, c’est de le mettre en valeur. »
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