Quand maman travaille

Biberons et couches ou ordinateur portable et réunions de travail… Tiraillées entre l’envie de pouponner et le désir de retourner à leur vie professionnelle, les jeunes mères se retrouvent souvent devant un choix cornélien. Statistiques Canada s’est penché sur les conséquences de la naissance d’un enfant sur la carrière des femmes.

Publiée en décembre, l’étude fait le point sur le retour des femmes au travail après la naissance d’un enfant. Premier constat : elles sont plus nombreuses aujourd’hui qu’il y a vingt ans à retravailler après leur maternité. On apprend, en effet, que dans les années quatre-vingt environ 8 % des mères canadiennes se sont retirées du marché du travail dans les trois années suivant la naissance de leur enfant ; elles sont moins de 6 % à la fin des années quatre-vingt-dix et au début des années 2000.

Autre enseignement, le taux d’emploi des mères à court ou à long terme est invariablement inférieur à ceux des autres femmes actives sur le marché du travail (chiffres 1984 à 2004). Si le taux d’emploi à court terme des mères a augmenté entre 1984 et 1999, il a ensuite décliné au début des années 2000. Ainsi, parmi les mères qui ont donné naissance en 1984, le taux d’emploi était de 84 % la première année qui suivait la naissance. Il avait atteint 91 % parmi celles qui avaient donné naissance en 1999 et n’était plus que de 87 % pour celles qui avaient donné naissance au début du nouveau millénaire.

Concernant les salaires, la tendance serait plutôt à la régression qu’au progrès. Dans les années 1980, la naissance d’un enfant faisait baisser les revenus des mères d’environ 28 % l’année même de l’accouchement. La perte s’est alourdie pour atteindre 30 % dans les années 1990 et environ 33 % dans les années 2000. Mais si la diminution est plus importante, le salaire se rétablit en revanche plus rapidement.

Pour autant, la condition des jeunes mamans tend à s’améliorer. D’une part, la hausse des prestations de maternité de l’assurance-emploi les encourage à prendre un congé et, d’autre part, le congé de maternité avec protection de l’emploi les aide à reprendre leur travail chez le même employeur.

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Congé maternité – congé parental : la loi canadienne

=> Congé de maternité : il permet à la mère de s’absenter du travail durant la période suivant la naissance de l’enfant.

– Une employée qui donne naissance peut sous certaines conditions avoir droit à un congé non payé de 17 ou 18 semaines. À son retour, l’employée doit être normalement réintégrée dans son poste ou affectée à des fonctions équivalentes au même salaire et avec les mêmes avantages.

– Au fédéral, un employeur ne peut congédier, mettre à pied ou rétrograder une employée parce qu’elle est enceinte ou parce qu’elle a l’intention de prendre un congé de maternité. L’employeur ne peut pas non plus invoquer le fait qu’elle est enceinte pour lui refuser de l’avancement ou de la formation.

– Durant leur congé de maternité, les employées qui sont éligibles peuvent recevoir des prestations de maternité de l’assurance-emploi durant quinze semaines suite à une période de carence de deux semaines.

– Certains employeurs offrent un régime de prestations supplémentaires de chômage qui comble en partie la différence entre les prestations de maternité de l’assurance-emploi et le salaire de l’employée.

=> Congé parental : il permet au père et/ou à la mère de s’occuper d’un enfant qui vient d’arriver dans leur famille, qu’il soit leur enfant naturel ou un enfant adopté.

– Dans toutes les administrations canadiennes, les employés peuvent avoir droit à un congé parental sans solde qui varie de 12 à 52 semaines.

– Durant leur congé parental, les employés qui y sont éligibles peuvent recevoir des prestations de congé parental de l’assurance-emploi.

– Dans toutes les administrations canadiennes sauf le Manitoba, le Québec et le Yukon la durée du congé de maternité et du congé parental, lorsqu’ils sont additionnés, ne peut dépasser 52 semaines.

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