Nous avons sondé quelques recruteurs afin de connaître LA question d’entrevue qu’ils poseraient aux candidats s’ils n’avaient droit qu’à une seule. Voici ce qu’ils nous ont répondu.
« Pourquoi, à ce stade-ci de votre carrière, décidez-vous de choisir notre entreprise ? Et comment souhaitez-vous contribuer à son succès dans vos nouvelles fonctions ? » Mathieu Beaufort, CRHA, vice-président et associé chez 1MPACT Partenaires d’affaires
Cette question lui permet d’évaluer à la fois si le candidat s’est préparé spécifiquement pour cette entrevue et à quel stade de sa carrière il se situe. « Les réponses sont parfois très vaseuses, parce que le candidat tire dans plein de directions en même temps », note-t-il.
« Si tu avais un budget illimité et aucune restriction pour le dépenser, que ferais-tu avec dans notre entreprise ? »
Charlène Brahim, directrice Solutions d’affaires chez Humanify360
« Chaque réponse est initiatrice de discussions et fait ressortir des frustrations rencontrées dans les précédents emplois, explique-t-elle. Cela en dit beaucoup sur les choses qui sont importantes pour la personne, donc ça m’aide à bien évaluer le fit. » D’ailleurs, cette question lui a été posée lors de sa propre entrevue chez Humanify360. « Depuis, je ne la lâche plus ! »
« Comment t’y prends-tu pour être heureux dans la vie ? »
Simon Clément, CRHA, directeur, culture et talent chez nnumann
« C’est facile d’être un bon candidat, mais c’est autre chose d’être un bon employé, estime-t-il. En nous intéressant davantage à la personne, nous pouvons en apprendre beaucoup plus sur ses sources de motivation, son degré d’engagement, son équilibre de vie, etc. »
« Dans quel genre de poste et d’entreprise avez-vous besoin de vous retrouver pour contribuer au succès de celle-ci, avoir le goût de vous lever le matin, et vous épanouir dans votre travail et dans votre équipe ? »
Claude Martel, recruteur de cadres chez Ascension
Selon le recruteur, cette question d’entrevue permet au candidat « de mélanger son désir de contribuer par ses connaissances et ses compétences avec la notion d’épanouissement professionnel ». « Tout le monde a le désir de trouver un sens à ce qu’il fait, et d’avoir le goût de se lever le matin pour aller travailler », fait-il valoir.
« Prenant en considération vos expériences professionnelles passées, si l’on vous demandait de choisir un poste et de l’occuper jusqu’à la fin de votre carrière, décrivez-moi ce rôle et l’environnement dans lequel vous seriez appelé à évoluer et à contribuer, et pourquoi ? »
Mélanie Sirois, présidente et propriétaire de Dotemtex recherche de cadres
« Ça n’arrive jamais que j’aie une seule question d’entrevue à poser, précise-t-elle. Mais si j’avais à le faire, je voudrais aller chercher ce dont la personne a besoin pour être heureuse dans un prochain poste, afin de savoir si ce que nous lui proposons pourrait coller à ce qu’elle désire. »
Les cinq recruteurs affirment que leur question a évolué avec l’expérience, mais aussi avec le contexte. L’actuelle pénurie de main-d’œuvre et la nouvelle conception du travail qu’ont les candidats plus jeunes transparaissent donc dans leur réponse. « Aujourd’hui, les gens veulent que leur boulot leur permette d’avoir du plaisir et de s’épanouir, mais aussi qu’il corresponde à leurs valeurs », résume Mélanie Sirois. « Nous avons pris conscience que si nous ne posons pas les bonnes questions, nous allons déplaire aux candidats et ils iront ailleurs », complète Claude Martel.