La prochaine édition du magazine Jobboom sera sa dernière. Le nouveau propriétaire de Jobboom, Technologies interactives Médiagrif, a décidé d’abandonner la publication du vénérable magazine gratuit portant sur le monde du travail.
C’est l’ex-rédacteur en chef, Éric Grenier, qui en a fait l’annonce sur Facebook mercredi : « Le Magazine Jobboom n'est plus. » Lancé en 2000, il allait célébrer ses 15 ans d’existence.
C’est bien sûr une perte pour l’industrie du magazine. Bien que gratuit, le magazine Jobboom s’était taillé une réputation de qualité au fil des années. Abonné aux Grands Prix des magazines du Québec, il rejoignait quelque 350 000 lecteurs à chaque édition. Les nombreux journalistes indépendants qui y signaient des articles n’ont pas hésité à déplorer cette mort… pourtant prévisible.
Des jours comptés
Le groupe d’édition Jobboom, qui appartenait à Québecor, a été acquis par Technologies interactives Médiagrif en juin 2013 au prix de 65 M$ (la transaction incluait aussi l’achat du site de rencontres RéseauContact).
Au lendemain du rachat, plusieurs personnes en coulisses ont craint pour l’avenir du magazine. De l’avis général, ses jours étaient comptés.
C’est que MédiaGrif n’a pas de véritable intérêt pour l’information.
La société de commerce électronique basée à Longueuil exploite une pléiade de sites transactionnels. LesPac.com (un site d’annonces classées) est le plus connu. Le site d’emploi Jobboom et RéseauContact s’intègrent facilement à l’offre actuelle de l’entreprise. Le magazine Jobboom ? Pas vraiment.
Au journal Les Affaires, le président de Médiagrif, Claude Roy, confirme d’ailleurs qu’il n’est pas dans le « rôle de Jobboom de publier du contenu de nature éditoriale ». Selon lui, la rentabilité du magazine a aussi pesé dans la balance lorsqu’est venu le temps de prendre la décision.
Voilà donc un autre magazine de qualité qui disparaît au Québec. On peut se demander si une autre publication sur le monde du travail cherchera à occuper cette niche désormais vacante.
La fermeture du magazine Jobboom a entraîné la mise à pied de quatre personnes (sur une équipe de 10), sans compter les pertes de revenus pour la poignée de journalistes pigistes qui alimentaient chaque édition.