Récemment j’assistais à une conférence réunissant un trio de panélistes du monde des affaires provenant de trois piliers de notre économie : CDP, Alcan et Bombardier. Le débat s’annonçait fort intéressant et de surcroît commandité par l’un des cabinets leader du conseil en stratégie et le Magazine Commerce. 150 personnes assises dans la salle pour entendre parler de la Globalisation, tous des hommes d’affaires, des consultants, des financiers, etc. S’attendaient-ils à discuter de chiffres, de tableaux de bord, de résultats d’enquêtes économico politico socio ? Surprise ! On y a parlé de gestion de talents, de recrutement, de développement de compétences et de rétention !
Très peu de professionnels en ressources humaines étaient présents mais quelques « chasseurs de têtes ». Dommage… De quoi ont parlé selon vous les représentants de Bombardier, d’Alcan et de la 
Caisse de Dépôt ? De leurs principaux défis qui étaient de s’implanter à l’international sans cadres compétents pour diriger la filiale d’Asie, des problématiques de gestion de la diversité culturelle dans les équipes de direction et du nouveau visage du leader multi-facettes-multi-casquette, polyglotte et caméléon… Alors que certaines organisations envoient encore leurs cadres apprendre l’anglais d’autres leur demandent de parler couramment (en plus du français et de l’anglais) le portugais et le mandarin ! La grande question concernait la difficulté qu’ils rencontraient à « recruter global », à faire face à ces nouveaux enjeux au sein des entreprises et enfin à gérer les expatriés pour mieux les retenir sans leur offrir la lune… Certains Directeurs du recrutement, ressources humaines et autres auraient eu grandement intérêt à écouter le panel.
La compétitivité s’intensifie de plus en plus entre les entreprises lorsqu’il s’agit de recrutement. Les candidats sont devenus des clients, des consommateurs comme les autres qui se font solliciter de toutes part et qui, grâce à la mondialisation sont à 2 clicks de leur prochain emploi et à quelques heures à peine de vol de leur prochaine destination carrière. Ce qui pour certains est une réalité depuis belle lurette est une découverte pour d’autres.
«L’exode des cerveaux » annoncé dans les années 1999-2000 avec la fuite des talents scientifiques et informatiques vers les Etats-Unis vient de frapper de plein fouet l’industrie manufacturière, les services financiers et concerne autant les cadres supérieurs que les professionnels. Il semblerait que l’attrait des plaines de Calgary, rocheuses ou de Vancouver (classée loin devant Montréal pour la qualité de vie – classement Mercer 2007) présentent des avantages que l’on ne saurait décliner… Et c’est sans compter les nouvelles exigences des employés qui réclament équilibre de vie et dont la carrière se conjugue désormais au pluriel. Les entreprises doivent donc gérer non seulement la carrière de leur cadres ou de leur professionnels mais en plus, celle du conjoint ! Tout un casse tête, surtout lorsque l’on rajoute garde partagée et nombre de divorces en hausse ! Une des pistes de recrutement à retenir comme solution potentielle ? Les travailleurs de plus de 50 ans qui n’ont plus d’enfants à charge et qui sont déjà séparés depuis longtemps , bref les nouveau célibataires et … les gays ! Oui, vous m’avez bien entendu, les gays seraient devenus les nouveaux employés à chasser, surtout pour des postes de leadership en raison de leurs qualités intellectuelles, de leur intelligence émotionnelle, de leur disponibilité et de leur adaptabilité ! Enfin une avancée dans les tabous, belle revanche pour la communauté homo et pied de nez au marché de l’emploi.
Bon conseil pour les recruteurs et professionnels des ressources humaines, fréquentez plus souvent les tribunes business et économie … ! Et, à parier que vos prochaines questions en entrevue pourrait mettre au défi la Charte sur les Droits et Liberté !