À l’aube de la saison estivale et alors que sévit une importante pénurie de main-d’œuvre, l’embauche de jeunes travailleurs peut être une avenue intéressante pour les entreprises. Quelles sont les responsabilités des employeurs et les règles à respecter pour s’assurer de préserver leur santé et leur sécurité?
Les employeurs qui embaucahent de jeunes travailleurs doivent d’abord respecter certaines lois édictées par le gouvernement du Québec qui visent à mieux encadrer le travail des adolescents. Les jeunes employés ont accès aux conditions réglementées par la Loi sur les normes du travail et la Loi sur la santé et la sécurité du travail. D’autres obligations s’appliquent cependant selon l’âge de l’employé en poste.
La CNESST indique notamment qu’un employeur doit s’assurer que l’horaire de travail d’un jeune de moins de 16 ans lui assure une présence en classe et lui permet d’être à la maison entre 23 h et 6 h le matin. Présentement, les jeunes de moins de 14 ans peuvent occuper un emploi au Québec si un parent ou un tuteur l’autorise par écrit. Toutefois, le ministre du Travail, Jean Boulet, a annoncé l’entrée en vigueur à l’automne 2023 du projet de loi no 19, qui interdira aux employeurs, mis à part certaines exceptions, de faire travailler un enfant qui n’a pas 14 ans.
Des employés plus à risque
Les jeunes travailleurs, qui sont souvent peu qualifiés et qui occupent des postes qui ne demandent pas de formations spécifiques, constituent également des employés plus vulnérables. Les employeurs doivent donc prendre en compte leur santé et leur sécurité en appliquant les recommandations de la CNESST, qui a notamment dénoté une augmentation de 36 % des accidents de travail dans la catégorie des jeunes employés en 2021. Ces obligations indiquent notamment « qu’une personne mineure ne peut faire un travail qui dépasse ses capacités ou qui risque de compromettre son éducation ou nuire à sa santé ou à son développement physique ou moral ».
Les entreprises doivent donc voir à fournir le matériel de protection nécessaire, à former adéquatement les jeunes embauchés et à les superviser, en plus d’informer ces derniers des risques liés à leurs tâches. L’aménagement d’environnements de travail sécuritaires et la réglementation des heures travaillées sont également des éléments à privilégier, selon la CNESST.
Des programmes d’encadrement
Différentes organisations ont élaboré des programmes qui visent à mieux encadrer le travail des jeunes employés. C’est le cas du Comité régional pour la valorisation de l’éducation, qui a lancé en 2006 le programme Oser-Jeunes, une certification que peuvent recevoir les employeurs qui valorisent la conciliation travail-études au sein de leur entreprise.
L’entreprise du domaine de la construction Coffrages Synergy a quant à elle créé l’Institut Synergy, destiné aux étudiants en charpenterie et en menuiserie. Le programme permet aux jeunes travailleurs de recevoir des conseils venant de mentors et d’avoir accès à des outils et à de la formation au sujet des techniques de travail dans les chantiers.
Sources :
- https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/organisation/documentation/formulaires-publications/jeunes-travailleuses-travailleurs
- https://www.cnesst.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/affichette-travail-jeunes.pdf