Un simple amendement parlementaire en France pensait pouvoir lutter contre la discrimination à l’embauche en imposant les CV anonymes aux entreprises de plus de 250 personnes. Un CV sans nom, sans sexe, sans âge, sans nationalité et sans photo… L’amendement a finalement été rejetté. Il aurait fallu de toute façon faire passer ensuite un amendement pour que les candidats passent les entrevues munis de cagoules au cas ou certains auraient réussi à passer à travers les mailles de la « pré-sélection » téléphonique. Au Canada on a « résolu » le vaste problème des discriminations à l’embauche en instaurant des quotas aux entreprises de plus de 250 employés. Atténuer par la contrainte d’une loi, la sous-représentation des minorités dans le monde du travail fonctionne.
Les statistiques de StatCan sont là pour le prouver. A défaut de résoudre le problème, on le contourne et on sanctionne. Résorber les inégalités d’insertion des personnes issues de l’immigration se fait aujourd’hui sous la contrainte des quotas. Pour combien de temps encore ? Les préjugés à la base de cette réticence des entreprises à embaucher les minorités visibles survivront-ils dans un contexte de pénurie de main d’œuvre et de mondialisation du marché de l’emploi ? Pas sûr! Probablement que les courbes démographiques et la difficulté à pourvoir certains postes devraient se charger de faire évoluer quelques peu les mentalités. Pour le reste, les logiques de marchés devraient s’en charger car elles n’ont que faire de la ségrégation à l’embauche. Ce phénomène génère une main d’œuvre « de second choix », par définition moins coûteuse. On exporte les emplois et l’on importe la main-d’œuvre avec une facilité déconcertante de nos jours. Une personne victime de ségrégation ici pourrait bien finir par occuper le même poste d’ailleurs.
Toute l’équipe de La Toile des Recruteurs vous souhaite un joyeux temps des fêtes et une bonne année 2005 Manuel Francisci manuelf@latoiledesrecruteurs.com Rédacteur en chef