Selon la dernière étude de l’Ordre des comptables généraux du Saskatchewan, publiée début octobre, cette province serait l’endroit le plus propice pour trouver un emploi. En effet, la province a enregistré la deuxième plus forte croissance des revenus réels, toutes compétences confondues et, dans la seule année 2006, elle a créé 8 100 nouveaux emplois. Les salaires réels moyens ont également augmenté de 0,9 % pour atteindre 20,37 $ l’heure.
Plusieurs facteurs entrent en jeu, notamment la croissance de la demande, l’augmentation du prix des ressources naturelles, comme le pétrole ou l’uranium, et la hausse du prix des produits agricoles. Le voisin albertain et la pression qu’exerce sa croissance exponentielle sur les salaires ont profité également à cette embellie économique.
Cependant, la Saskatchewan n’attire pas encore assez de travailleurs qualifiés pour alimenter et maintenir sa croissance. L’augmentation de la main-d’œuvre (+6 200 personnes en 2006) ne suit pas la cadence effrénée de l’économie provinciale et ne permet pas de combler la totalité des emplois vacants.
À qui profite la croissance ?
La participation des femmes à la vie active a augmenté de 3,5 %. Faut-il y voir une corrélation avec les efforts qu’a entrepris la Saskatchewan pour passer de l’avant-dernière place en 2001 à la deuxième place en 2006 en termes d’équité salariale ?
Les jeunes aussi ont pu tirer profit de cette croissance. Leur taux de chômage est passé de 10,1 % en 2005 à 8,6 % en 2006.
Mais, contre toute attente, la catégorie à qui la croissance de la province aura le plus bénéficié est celle des aînés. La population active des 60-64 ans a connu l’accroissement le plus important de leur nombre de travailleurs parmi toutes les couches de la population : une augmentation de 12,1 %.
Quant aux 70 ans et plus, qui représentent 15,4 % de la population de la province, leur taux d’emploi a augmenté de 6 %. Cette tendance chez les aînés n’est pas uniquement liée à la croissance que connaît la province. Selon Nola Joorisity, directrice de l’Ordre des comptables généraux du Saskatchewan, l’augmentation de leur participation à la vie active serait principalement due au vieillissement naturel de la population.
Les premières nations n’auraient pas été laissées pour compte. Les Amérindiens qui ont fait le choix de vivre à l’extérieur de leurs réserves ont profité d’une hausse de 12 % du taux d’emploi.
Les actions provinciales pour réduire les écarts entre les différentes couches de la population semblent donc payer. Mais, malgré ces indicateurs dans le vert, Nola Joorisity demeure mitigée sur l’avenir du Saskatchewan ; elle confiait dernièrement dans une entrevue accordée au journal The StarPhoenix : « La pénurie en main-d’œuvre ne va faire que croître avec les années, au point qu’elle risque de freiner l’économie provinciale. »