Un nouveau sondage, mené par la firme Léger pour le Conseil du patronat du Québec et l’Ordre des CRHA, met en lumière les priorités des jeunes travailleurs. Quelle est la réalité de la relève sur le marché du travail québécois actuellement touché par une importante pénurie de main-d’œuvre ? Quelques faits saillants des résultats de l’étude.
Le sondage Léger, dont les données ont été collectées du 9 au 15 février 2023, a été réalisé auprès de 802 répondants de la population active du Québec âgés de 16 ans et plus. L’étude compare les résultats obtenus auprès de la tranche de travailleurs ayant entre 16 et 34 ans avec ceux de 35 ans et plus.
Difficultés de rétention
Parmi les faits saillants du sondage, on constate que les jeunes travailleurs dans la tranche des 16-34 ans ont plus activement changé d’emploi au cours des 5 dernières années que leurs aînés de 35 ans et plus. Les résultats indiquent que 69 % des 34 ans et moins ont travaillé pour deux employeurs ou plus, alors que chez les 35 ans et plus, 66 % n’ont eu qu’un seul employeur.
Les jeunes employés croient qu’il est important pour eux de changer souvent d’emploi afin de faire avancer leur carrière et de parfaire leurs connaissances. Ils sont 30 % à envisager de quitter leur poste pour un autre emploi dans les 12 à 24 mois. L’étude met également en évidence qu’une forte proportion des sondés (59 % des 16-24 ans et 40 % des 25-34 ans) ont comme projet de changer d’emploi d’ici les cinq prochaines années.
Les jeunes employés sont courtisés
En période de pénurie de main-d’œuvre, les entreprises ont aussi davantage de difficulté à garder les plus jeunes en poste, car ces derniers sont régulièrement visés par des chasseurs de têtes.
Le sondage Léger révèle que près de la moitié des travailleurs âgés de 16 à 34 ans (49 %) a été approchée par un recruteur dans la dernière année, alors que 39 % des employés de 35 ans et plus se sont aussi fait offrir une nouvelle opportunité d’emploi. Les hommes (50 %), les travailleurs anglophones (53 %) et ceux qui possèdent un diplôme universitaire (55 %) sont des cibles privilégiées par les recruteurs.
Le salaire toujours en tête de liste
L’étude montre que le salaire demeure l’incitatif le plus important pour les travailleurs, et ce, tous âges confondus. Les travailleurs de la tranche des 16 à 34 ans attribuent une note de 8,4/10 à ce critère dans le choix d’un employeur, alors que le chiffre passe à 9,0/10 pour les 35 ans et plus.
D’autres attentes diffèrent quelque peu en importance selon les répondants. En plus du salaire, les 16 à 34 ans mettent en deuxième et troisième position de leurs priorités la proximité de leur travail et la possibilité de faire du télétravail. Les personnes de plus de 35 ans souhaitent plutôt négocier leur nombre de jours de vacances et considèrent l’obtention d’un régime de retraite comme un critère important.