Les Canadiens en situation de sous-emploi

S’il est encore mal connu, le sous-emploi touche plus de 844 000 personnes au Canada. C’est ce que rapporte le livre blanc Uncovering Underemployment publié en novembre 2019 par Deloitte et l’aéroport Pearson de Toronto.

Les personnes en sous-emploi sont celles dont les compétences, l’expérience et les capacités sont sous-utilisées. Le salarié concerné peut être sous-payé, surqualifié par rapport à son poste, mais aussi travailler moins qu’il le devrait ou qu’il le voudrait.

Quelles sont les causes ?
Les catégories de population les plus touchées sont les plus vulnérables : les femmes, les nouveaux arrivants, les minorités visibles, les Autochtones, les personnes handicapées et LGBTQI2+, les jeunes, mais aussi les diplômés des sciences humaines. Celles et ceux cumulant plusieurs de ces catégories sont d’autant plus à risque.

Autant de catégories plus touchées en raison de divers facteurs
économiques, sociaux ou structurels, tels que le chômage, la place de
l’immigration, le nombre de personnes possédant un diplôme postsecondaire, les compétences personnelles, l’automatisation ou le progrès technologique.

Quels en sont les effets ?
Alors que la population immigrante augmente, que la population vieillit et que le taux de naissance reste bas, réduire le sous-emploi devient une priorité pour la prospérité des Canadiens, mais aussi pour celle du pays.

L’économie canadienne pourrait augmenter de 17 milliards par an si le potentiel des personnes en sous-emploi était reconnu, selon le rapport. Ce qui est bénéfique pour les individus l’est aussi pour la société. Un salarié travaillant à hauteur de ses compétences jouit d’une meilleure qualité de vie et voit sa productivité augmenter. Cela se répercute positivement sur sa communauté, sur ses employeurs et sur l’économie en général.

Actuellement, le sous-emploi freine l’économie canadienne, ralentit l’innovation et la productivité et précarise les travailleurs. C’est du moins ce que décrit un document de 2014 sur le chômage et le sous-emploi chez les jeunes.

Quelles solutions ?
C’est tout d’abord aux employeurs de recruter des salariés qui correspondent à des besoins bien définis. Il leur est aussi recommandé d’instaurer des programmes qui maximisent les compétences des travailleurs.

Quant aux organismes et aux services d’aide à l’emploi, il serait aussi plus profitable d’adopter une stratégie à long terme pour véritablement s’attaquer aux origines du sous-emploi. Plutôt que de se focaliser sur le taux d’embauche des individus, il faudrait plutôt garantir leur rétention après embauche.

De même, ces services devraient être accompagnés de soutiens sociaux
complémentaires comme du coaching individuel, des formations sur le lieu de travail ou qui répondent aux besoins spécifiques de l’entreprise.

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