Les salariés surqualifiés seraient moins satisfaits au travail et plus susceptibles d’aller voir ailleurs, selon une étude de Statistique Canada.
Statistique Canada s’est basé sur les données du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) et sur les déclarations de salariés sur leur niveau de diplôme par rapport au poste qu’ils occupaient pour publier une étude démontrant le lien entre surqualification et satisfaction au travail.
Les étrangers plus surqualifiés
12 % des Canadiens âgés de 25 à 64 ans titulaires d’un diplôme universitaire occupaient un emploi surqualifié en 2012 selon eux, c’est-à-dire un poste qu’il aurait été possible d’occuper avec un diplôme d’études secondaires. Une proportion qui varie selon certains critères, passant par exemple à 27 % chez les travailleurs nés à l’étranger contre 8 % chez ceux nés au Canada. Pour 19 % de l’ensemble des diplômés universitaires, il fallait avoir suivi des études collégiales pour accomplir leurs missions, et pour 69 %, leur niveau de qualification était adapté puisque leur poste nécessitait des études universitaires. Parmi les personnes surqualifiées, seules 25 % avaient des tâches liées aux TIC (Technologies de l’information et de la communication) à effectuer chaque semaine, contre 55 % pour les autres, prouvant que ceux occupant un emploi pour lequel un diplôme universitaire est obligatoire semblent exécuter plus d’activités au travail que les surqualifiés.
Les surqualifiés moins satisfaits… Et moins productifs !
L’étude note que les travailleurs surqualifiés au niveau de compétence plus élevés pourraient, en théorie, occuper des emplois exigeants des compétences supérieures, et représenteraient donc un manque à gagner pour l’économie canadienne, leur potentiel mal utilisé. Toutefois, si leur situation peut s’expliquer par des inefficacités sur le marché du travail, il est aussi possible qu’il s’agisse pour eux d’un choix personnel, certains préférant par exemple un emploi moins stressant. Reste que dans l’ensemble, les employés surqualifiés peuvent être moins satisfaits au travail : 13 % d’entre eux, contre seulement 3 % des travailleurs estimant leur diplôme adapté à leur poste. Et lorsqu’elles ne sont pas satisfaites, les personnes surqualifiées ont tendance soit à être moins productives, soit à chercher un nouveau poste plus en rapport avec leur diplôme et leur niveau de compétences.