Un récent sondage de PayScale le montre : une entreprise qui est plus transparente sur sa rémunération obtient des employés plus satisfaits. On en parle avec Guylaine Béliveau, consultante en ressources humaines.
Ce sondage, réalisé auprès de 7 600 compagnies américaines, canadiennes, anglaises et indiennes, compare les pratiques en matière de rémunération des organisations ayant dépassé leurs prévisions de revenus en 2015 (environ 30 % des répondants) avec celles des autres organisations. Parmi ces compagnies performantes, à peu près la moitié (47 %) estime communiquer ouvertement à ses employés les informations à propos de leur rémunération. Chez les compagnies moins performantes, le chiffre est de deux sur cinq (40 %), une différence majeure selon le rapport.
Des critiques
Bien qu’elle ne soit pas surprise par ces résultats, Guylaine Béliveau, conseillère principale chez PCI-Perrault Conseil inc., les analyse avec circonspection. Selon elle, la notion de « transparence sur la rémunération » avancée par la compagnie américaine est insuffisamment détaillée pour bien en saisir la signification. « Est-ce qu’on parle d’offrir toute l’information relative à la structure salariale? Ou de donner l’heure juste sur les taux minimum et maximum? Je ne sais pas ce qu’ils entendent par la notion de “transparence” », avoue-t-elle.
Puis, il y a la relation entre transparence sur la rémunération et entreprise performante établie par le sondage qui, aux dires de l’experte, n’est pas si claire. « Est-ce que c’est parce qu’une entreprise est performante et qu’elle paye plus qu’elle est plus transparente? Est-ce le contraire? Bref, est-ce l’œuf ou la poule? Lequel vient en premier? Personnellement, je pense que la transparence ouvre la porte à des résultats positifs, mais sans plus », s’interroge-t-elle.
Du bon, malgré tout
Cela dit, Guylaine Béliveau souligne quelques bons points soulevés par le « Rapport 2016 sur les pratiques exemplaires en rémunération » de PayScale. Elle a tout particulièrement été frappée par le décalage manifeste quant à la transparence entre employeurs et employés mis en lumière par ce dernier. « Que les premiers s’estiment transparents à 40 % alors que ce n’est que 21 % des seconds qui jugent de même est cinglant. Ça souligne que les perceptions varient considérablement selon qu’on soit dans un camp ou dans l’autre », pense-t-elle.
Autre fait intéressant mis de l’avant dans le sondage : ce ne sont pas toutes les organisations qui sont bien équipées pour bien communiquer la transparence sur la rémunération. « Seuls 17 % des compagnies se disent confiantes dans les habiletés de leurs gestionnaires à bien transmettre ces informations. Davantage de formation en la matière semble donc requise, même si 35 % disent déjà en offrir », analyse-t-elle.
Guylaine Béliveau se range à l’une des principales conclusions du rapport : l’importance de parler du contexte. « Si un employé sait que l’organisation va bien, mais qu’elle doit par exemple investir pour se moderniser dans les prochaines années, il sera nécessairement plus compréhensif, donc satisfait, de sa rémunération. Mais encore faut-il que cette information soit bien transmise! » conclut-elle.
https://hub.payscale.com/i/645228-payscales-2016-compensation-best-practices-report