Dossiers à boucler, contraintes de livraisons aux clients, effectifs réduits en période de congés… Les motivations à accumuler les heures supplémentaires sont légions. Attention toutefois à ne pas en abuser ! Soumises à réglementation, les heures supplémentaires sont parfois un peu trop pratiquées, par des entreprises à la limite de la légalité. Et les salariés ne sont pas dupes, d’après une étude de l’institut Kronos.
Une grande majorité des travailleurs liés par un contrat stipulant leur nombre d’heures à effectuer considère que leur entreprise outrepasse les lois et règles supervisant le recours aux heures supplémentaires. Voici ce que révèle une étude menée par l’institut Kronos, visant à mettre en perspective les pratiques relatives à l’emploi à travers le monde. Enclins, ou contraints, à effectuer ces plages horaires en sus, les employés n’en sont pas moins conscients des législations en vigueur. Les plus au fait de ces violations ? Les Chinois et Indiens, qui, respectivement, ont pu constater à 88% et 81 % que leur direction sollicitait sans doute un peu trop leur force de travail.
Une pratique universelle
Monnaie courante dans les deux hémisphères, et ce quels que soient les entreprises et secteurs d’activité qui en font usage, quelques régions s’illustrent toutefois par un recours massif à cette solution flexible et garante de productivité. S’intéressant de près aux travailleurs à l’heure au Brésil, en Australie, au Canada, en Chine, aux Etats-Unis ou encore au Royaume-Uni, l’étude a pu souligner que dans chacune de ces contrées, plus de la moitié des employés se voit régulièrement offrir l’opportunité d’exercer leur profession quelques heures en plus de ce que prévoit initialement leur contrat… ou la loi.
82% des Indiens, 80% des Chinois, 79% des Britanniques, 77% des Brésiliens, 61% des Américains et 52% des Canadiens sont ainsi régulièrement invités par leur compagnie à augmenter leur temps de travail.
De l’aubaine à la contrainte
Une possibilité d’accroître son salaire en fin de mois qui en séduit plus d’un : sur les 10 123 travailleurs interrogés pour les besoins de l’enquête, 92% des Brésiliens, des Américains ou encore des Canadiens ont confirmé leur volonté et leur satisfaction de pouvoir travailler davantage. Une réalité, et une aubaine, qui revêt un écho bien différent dans d’autres régions du monde, Occident compris. Non plus proposées mais contraintes, les heures supplémentaires, opportunités toutes trouvées par l’entreprise pour assurer sa production et ses obligations, peuvent aussi se faire pression de l’employeur sur son salarié. C’est en tout cas ce que dénoncent 68% des Indiens, 67% des Chinois, 58% des Anglais ou encore 37% des Australiens, forcés par leur direction à augmenter leurs plages horaires. Une obligation qui souvent s’affranchit du cadre légal, et qui pourrait se retourner contre l’entreprise si le salarié ainsi astreint venait à faire valoir ses droits.