La Fondation des maladies du cœur et de l’AVC a récemment interpellé le gouvernement fédéral pour interdire les cigarettes électroniques dans les lieux publics et lieux de travail. En l’absence de réglementation claire à l’échelle du Canada, certaines municipalités, provinces et institutions ont préféré prendre les devants.
Le flou subsiste autour de la cigarette électronique au Canada. À tel point que la Fondation des maladies du coeur et de l’AVC a décidé il y a quelques jours d’interpeller le gouvernement Harper afin qu’il légifère rapidement. Pour le moment, seuls les produits ne contenant pas de nicotine sont autorisés à la vente par Santé Canada. Une réglementation insuffisante pour la fondation qui milite pour interdire l’usage de la cigarette électronique dans les lieux publics et sur les lieux de travail tout comme elle milite pour interdire la vente aux mineurs. La ministre de la Santé, Rona Ambrose, a rapidement réagi en commandant une nouvelle étude auprès d’experts afin de mesurer la potentielle dangerosité de tels produits.
Des décisions en chaîne pour les lieux publics
En attendant les résultats de cette étude, certaines villes ont préféré devancer la réglementation fédérale. Jusqu’ici trois d’entre elles (York en Ontario, Red Deer en Alberta et tout dernièrement Vancouver en Colombie-Britannique) ont tout simplement banni l’usage de la cigarette électronique dans les lieux publics ainsi que la vente aux mineurs. En septembre, le conseil municipal de Montréal demandait au gouvernement québécois de revoir sa Loi sur le tabac pour y inclure la cigarette électronique. Cet automne également, le gouvernement de Nouvelle-Écosse devrait légiférer pour interdire son usage dans les lieux publics.
Des incertitudes sur les lieux de travail
Dans les bureaux, c’est une autre affaire. Certaines municipalités canadiennes ont souhaité jouer la prévention en interdisant l’usage de la cigarette électronique dans leurs propres édifices comme à Toronto. Malgré tout, la possibilité de vapoter au bureau reste à la discrétion de chaque entreprise. Certaines directions font le choix d’intégrer d’office la cigarette électronique dans leur réglementation sur le tabac, et donc de l’interdire. C’est la décision prise par de grands groupes nord-américains comme Wal-Mart, Target ou encore UPS. D’autres préfèrent l’autoriser ou plutôt ne pas modifier le règlement existant. La cigarette électronique ne produisant pas d’odeur, elle incommode beaucoup moins les collègues alentours. Sans compter que certains gestionnaires y trouvent un avantage : les utilisateurs de la cigarette électronique se révèlent souvent plus productifs puisqu’ils prennent moins de pauses à l’extérieur.
Il n’en reste pas moins que les données sont encore peu nombreuses sur les effets de la cigarette électronique sur la santé. Alors que certaines études affirment que vapoter est beaucoup moins néfaste que fumer pour l’homme, d’autres commencent à pointer du doigt quelques effets négatifs comme la répercussion des vapeurs sur la qualité de l’air environnant et la présence de particules polluantes ultra-fines dans ces mêmes vapeurs. D’où l’urgence pour le gouvernement canadien de se prononcer clairement sur la question.